YAGO { shut the f*ck up

grossier	téméraire
sang chaud	non raffiné
perspicace	expérimenté

Yago est devenu mage à l'âge de quatorze ans. Ses pouvoirs, à cette époque, étaient déjà bien contrôlés. Il avait ça en lui : l'incroyable capacité de comprendre et de manipuler la terreur. Aujourd'hui, c'est certainement lui qui dirige la compagnie la moins valorisée des cinq et il n'en a strictement rien à faire. Les autres se baladent avec classe dans de jolis costumes et lui préfère porter son éternel débardeur blanc et montrer ses gros muscles à qui veut bien l'entendre. Il ne part jamais de chez lui sans son carton de cigarettes et passe le plus clair de son temps à lire le journal et à jouer aux cartes. Yago ne s'excite pas devant la richesse ; il pourrait bien ne plus avoir un sous que ça ne lui ferait rien du tout. Les biens matériels n'ont aucune réelle importance à ses yeux : du moins, tout dépend. Si ses élèves se mettaient à tout défoncer dans le château alors il n'hésitait pas à leur montrer sa colère.

Yago aime bien terroriser les gamins : leur faire sa tronche du mec qui va les démonter avec son pouvoir et les entendre hurler et partir en courant. D'ailleurs, Yago dégage naturellement cette peur chez les autres en raison du fait qu'il est indubitablement balèze. De tous les mages, il est bien celui qui préfère les actes aux paroles et qui se fiche de ce que vous avez bien pu accomplir auparavant. Y'a que ceux qui ont des couilles qui peuvent se permettre de se tenir debout devant lui. Les trouillards et les petits prétentieux d'or ne font pas long feu dans sa compagnie, de toute façon. Même s'il donne régulièrement des ordres, il n'hésite pas à râler même quand on lui obéit. Par exemple, quand il demande à ce qu'on le réveille tôt et qu'il menace de mort le pauvre gamin qui est venu frapper à sa porte.

Yago est plutôt vulgaire : il n'a pas la langue dans sa poche et n'a pas peur de parler de la même façon que son peuple parle. Son manque de raffinement lui vient, sans doute, de ses longues années de service au sein de cette cité de merde et de tous les richards qui lui ont bien montré que la noblesse était plus médiocre qu'autre chose, en réalité. L'authenticité, c'est ce qui compte le plus à ses yeux. Pas question de se foutre de sa gueule ou de lui mentir en pleine tronche. Il n'aimerait pas ! De toute manière, Yago n'en fait généralement qu'à sa tête. C'est un mec relativement simple : il trouve des trucs pas drôles, drôles et il prend sous son aile tous les rejetés et les bizarroïdes que personne n'a envie d'avoir à ses côtés. Yago a toujours enseigné la méthode forte à ses élèves : qu'ils se démerdent et qu'ils apprennent sur le tas !

Yago est un gars relaxe, sans stress, qui a une âme de militaire et qui sait se faire respecter. Il est fort autant physiquement que mentalement et il impose sa loi en dégageant naturellement cette prestance impressionnante. De plus, la plupart des gamins le trouvent plutôt cool en raison de sa nature désinvolte et bagarreuse. Même quand il était plus jeune, Yago ne faisait jamais dans la dentelle, et ne passait pas par quatre chemins quand il avait quelque chose à dire. C'est cette franchise qui fait de lui un grand prêtre, au fond. Il a la couenne dure et il n'a pas peur d'avoir mal. De plus, être à poil devant les gamins ne le gêne pas non plus ou chier la porte ouverte. À croire qu'il n'a aucune classe. Mais bon, il évite quand même au minimum d'aller trop loin. C'est juste qu'il ne changera pas sa manière d'être pour plaire. Paraître, c'est des conneries. Y'a que la vérité qui compte.

Pour terminer, Yago est perspicace. Il comprend bien les stratégies, les tactiques et se débrouille aussi pour déceler les hypocrites comme il sait aussi en être un, à l'occasion. Yago sait bien lire en les autres : il en connaît un rayon sur le mensonge et sur ce que les gens sont prêts à faire pour une bouchée de pain. Sachant cela, face au crime ou au danger potentiel, il reste relativement calme et n'hésite pas à dévoiler le fond de sa pensée. Il aurait fait un bon détective. Mais il préférait faire partie de l'action : être au coeur de la situation. C'est, après tout, là qu'on peut vraiment changer les choses.